Par Simon Leclerc : Bonjour à vous tous,
Je suis heureux de revenir vers vous en ce jour afin de partager un nouvel éclairage sur ce chemin qui nous rapproche toujours davantage de l’unité recherchée avec nous-même. En fait, quel est ce «nous-même» qui à la fois nous intrigue et nous fascine? Lorsque l’on comprend que le but du chemin spirituel est de fusionner complètement avec notre essence, de la devenir en totalité, la véritable question devient «qui suis-je donc vraiment, au-delà de ce qui est visible; quelle est mon essence»?
Bien sûr, nous avons développé une perception sociale de nous-même qui a débuté par nos relations familiales. Cela nous a appris à nous découvrir dans une dynamique qui a d’abord été motivée par notre envie d’être aimé. Comme je l’ai souvent mentionné, dès notre arrivée au monde, notre première pulsion de vie nous pousse à vouloir être aimé de notre «comité d’accueil», et ce à n’importe quel prix. Si cet amour reçu est inconditionnel, nous apprendrons dès le départ à développer une reconnaissance profonde de notre être, de notre essence, car nous serons alors rassurés sur le fait que peu importe ce que nous découvrirons de nous, cela sera accepté et aimé. Dans ces conditions, la quête de soi devient grandement facilitée.
L’amour extérieur
L’autre chemin, le plus courant, est celui de venir au monde avec un «comité d’accueil» carencé. La plupart des parents, ayant eux-mêmes appris à s’adapter à l’amour conditionnel qu’ils ont reçu de leurs propres parents, ont retransmis la même chose à leurs enfants. Naturellement, ils vont alors considérer que cette façon d’aimer est le meilleur moyen de stimuler leur enfant à devenir un bon citoyen adapté et aimé de tous. Mais en réalité, ils lui transmettent les balises qu’ils ont eux-mêmes reçues étant jeunes et qui leur a procuré l’amour. Même si celui-ci était conditionnel, il a été une nourriture essentielle à leur développement.
Puisque tous les compromis qui étaient nécessaires ont été faits pour obtenir l’amour, les parents auront donc l’impression que c’est ce même «héritage» qu’ils doivent à leur tour retransmettre à leur enfant s’ils veulent s’assurer que ce dernier soit un citoyen bien outillé pour vivre dans le monde. Ce faisant, l’être ainsi socialisé n’arrive plus à savoir qui il est en dehors du regard des autres, et la quête de l’amour extérieur devient alors le seul but de sa vie.
Ceux et celles qui s’engagent sur la voie de la conscience réapprendront progressivement à s’aimer et se reconnaître en dehors du giron familial. Une quête sincère de sens apporte graduellement des réponses concrètes à des questions de plus en plus élaborées. Mais là encore, le vrai du faux n’est pas toujours simple à départager, car les parents deviennent éventuellement la société, et ce qui semble être acceptable et valorisé collectivement forme alors une balise qui oriente la quête de compréhension de soi. On pense parfois qu’une pulsion est profonde, mais elle peut être motivée par ce besoin intense de reconnaissance extérieure, la nécessité de nous comporter de façon acceptable pour être aimé.
Le premier défi de notre vie est donc de découvrir nos qualités profondes, au-delà de notre besoin d’être aimé et accepté des autres. Et par la suite, c’est de mettre en place des moyens concrets pour les déployer dans le monde. Cette démarche est en lien direct avec le bonheur, car plus nous offrons nos talents réels, pas uniquement ceux qui nous ont apporté l’amour de nos proches, plus l’énergie de vie circule à travers nous. C’est cette sensation d’offrande qui crée la joie intérieure. La définition la plus simple que j’ai du bonheur est de savoir qui l’on est et de faire en sorte de l’offrir aux autres.
Un piège potentiel
Lorsque nous nous connaissons bien, savons ce que sont nos qualités réelles et avons mis en place des moyens pour les offrir au monde, nous sommes en lien avec une énergie de vie qui nous nourrit. Mais paradoxalement, même si c’est un but en soi, cela devient aussi une identité qui peut éventuellement nous piéger. Car même si notre mouvement est sincère et vibre profondément en nous, il nous procure aussi de l’amour et de la reconnaissance extérieurs, et cela devient grisant. Si nous n’en sommes pas conscients, cela peut nous faire perdre de vue l’essentiel. Il faut se rappeler que cette démarche vise d’abord à extérioriser notre essence et à la laisser circuler pour nourrir la vie et inspirer chacun à en faire autant. Le piège ici est de nous nourrir des bénéfices collatéraux extérieurs que ce mouvement de vérité avec soi nous procure.
Personnellement, je dois reconnaître que l’un des plus grands défis sociaux que j’ai eu à rencontrer dans ma vie a été de savoir comment entrer en relation avec les gens, sans présenter le spiritualiste que je suis. C’est comme si je ne savais plus qui être en dehors d’un être spirituel en cheminement de conscience. Je me suis longtemps senti comme «un extra-terrestre» et dès que je devais retirer mon chapeau spirituel, je perdais mes repères. Ce processus m’a amené à vraiment me questionner sur ma façon d’être dans le monde afin de revenir à l’essentiel, à ma raison d’être sur terre. Car si je n’avais plus l’aspect spirituel à présenter au monde, c’est comme si je n’étais plus «présentable».
Je sais que nous ne sommes pas incarnés pour créer un groupe restreint d’individu vivant en autarcie les uns avec les autres, mais pour éclairer ce qui cherche à l’être, pour éveiller les consciences, un pas à la fois. Oser être soi-même veut dire «se connaître, se reconnaître et s’offrir».
S’offrir au monde
Dans ce contexte, la quête spirituelle consiste d’abord à s’extraire des besoins de reconnaissance extérieure pour laisser émerger, enfin, notre essence. Oui, les talents font partie de cette essence, mais ils ne la définissent pas. Ils en sont le prolongement, la partie visible. En même temps, ils ne sont pas le seul moyen que nous employons pour nous «offrir» au monde. Laisser vibrer notre essence, sans rien avoir à démontrer ni à prouver, est un magnifique moyen de répandre la conscience et l’amour autour de nous. Cela éveille la nature universelle en chacun.
Quand une essence éveillée en rencontre une autre endormie, cette dernière se met à syntoniser la fréquence de l’éveil, comme un poste de radio, et cherche à insuffler ce nouvel état à la conscience. Cette dernière ne le nommera pas ainsi, mais elle ressent une effervescence dans la rencontre, sans vraiment comprendre pourquoi. En fait, ce rendez-vous crée un effet de résonnance qui pousse chacun vers sa propre lumière. Parfois, les gens sont simplement touchés par une présence, un regard ou un sourire, sans geste ni parole.
Être dans le monde ne veut donc pas dire de continuellement offrir nos qualités aux autres. Savoir qui l’on est, l’assumer et le laisser vibrer à travers nous est souvent beaucoup aidant que toutes les interventions concrètes que nous pouvons effectuer dans le monde. Lorsque nous sommes réceptifs à l’amour, la vie se charge de créer des prétextes pour que nous puissions toucher les êtres autour de nous, sans besoin de comprendre ce qui est réellement en jeu. C’est l’amour dans son expression la plus pure.
Dieu à travers nous
Sur mon chemin, j’ai compris qu’il y avait un piège à associer mon essence à mes qualités. Car si ces qualités n’étaient pas «sollicitées», je ne savais plus comment me présenter. Comme si toute ma vie humaine tournait autour de ces qualités et que sans elles, je n’étais plus rien. Comment pourrais-je alors circuler incognito dans le monde, si mon seul moyen d’être moi-même est de rechercher les tribunes qui permettront à mes qualités profondes d’être utiles et bénéfiques?
Mon travail d’accompagnement en individuel est un magnifique moyen que j’ai dans ma vie pour me désidentifier de mes qualités de guide-accompagnant, tout en les présentant au monde. Car la seule façon pour que le processus de réception fonctionne est d’accepter que je ne le contrôle pas. C’est ce que je nomme la « Grande Main » qui gère l’ensemble de la transmission et je ne fais que communiquer ce que je reçois. Je dis toujours que je suis en contact avec l’intelligence cellulaire de la personne que je rencontre et c’est elle qui me guide.
Beaucoup d’artistes ont perdu l’inspiration due à une réappropriation personnelle du processus créatif qui leur permettait de communier avec la «Grande Main». Ils n’ont pas compris le fragile équilibre qui existe entre humilité et reconnaissance profonde de soi. Comme le disaient les Maîtres dans le magnifique livre La Vie des Maîtres de Baird Thomas Spalding: «Seul je ne peux rien, c’est Dieu à travers moi qui accomplit tout le travail». Ce n’est pas Dieu, ce n’est pas moi, c’est «Dieu à travers moi» qui est le grand magicien. C’est l’union des deux. J’adore cette citation.
Personnellement, je comprends que le processus de réception qui me permet d’accompagner les gens me dépasse complètement. En même temps, pour qu’il fonctionne, je dois assumer ma part. Je ne peux donc pas me présenter au rendez-vous sans reconnaître mes qualités, mais en parallèle, je dois comprendre que c’est mon essence, ou Dieu, qui est le véritable artisan derrière tout cela. Si je cherche à m’approprier le processus, tout va s’arrêter et je ne recevrai plus rien.
Le détachement
C’est en ce sens que j’observe qu’au-delà des qualités profondes, il existe une autre réalité intérieure, encore plus vaste et importante, qui laisse émerger un être universel qui SAIT qu’il fait partie du tout. Cet aspect de nous n’a rien à faire, il EST. Et pour moi, le processus qui conduit vers cette essence est associé au détachement, à une forme de désidentification.
Je comprends qu’il n’y a pas qu’une seule couche qui recouvre notre essence et que ce processus requiert plusieurs étapes de désidentification. Car si on laisse aller ce que l’on croit être, ce à quoi nous sommes identifiés et attachés, cela ne nous amène pas instantanément à contacter notre essence. Une sorte de vide, de vertige, prend d’abord place.
Sur mon propre chemin spirituel, j’ai compris avec le recul que toutes les étapes qui m’ont amené à me détacher des éléments qui donnaient un sens à ma vie sont arrivées à un moment où j’étais prêt à les laisser aller. Je me suis rendu compte que mon Âme a judicieusement orchestré ce processus pour me faire conscientiser mes attachements lorsque j’étais prêt à me désidentifier d’eux. Autrement, je ne les voyais pas.
Avoir des ailes
Plusieurs personnes associent le détachement à une sorte de gouffre. Ils s’imaginent que s’ils laissent partir ce qui les définit, ce qui meuble leur identité, la vie va tout d’un coup perdre son sens. Mais en réalité, l’attachement est lié à notre identité humaine, à une quête de sécurité qui nous fait sentir en terrain connu et nous protège du «méchant inconnu» souvent source de peur. Par définition, l’inconnu cherche à devenir connu, et lorsqu’il l’est, il n’éveille plus de crainte. C’est ainsi que nous apprenons à vivre, en faisant UN avec la vie et sa créativité infinie, sans avoir besoin de nous démarquer pour exister.
Si je ne suis plus un guérisseur, un communicateur, un organisateur, un enseignant, etc, qui suis-je? Que me reste-t-il de moi? Il me reste l’essentiel, soit l’essence de mon être.
Le détachement donne des ailes, car il nous prédispose à l’aventure humaine en nous faisant apprécier tout ce qui est, ce que nous rencontrons, sans jamais avoir besoin de l’accaparer, car nous savons qu’il y a toujours plus à découvrir. Nous n’attendons plus rien des autres, car la reconnaissance véritable provient de l’intérieur.
En se détachant de notre identité humaine, la vie ne devient pas fade, au contraire. Elle est encore plus savoureuse, car elle nous fait ressentir notre essence véritable en mouvement. L’aventurier en nous peut alors se déployer sans aucune limite ni contrainte, car son offrande devient multiple. Parfois, ce sont des mots ou des actions, et d’autres fois, c’est une présence amoureuse, un regard, une écoute, etc.
Il n’y a rien à faire. C’est une invitation à être, tout simplement.
Je ne prétends évidemment pas avoir intégré l’ensemble du partage de ce jour, mais c’est mon chemin spirituel que je vous présente en toute simplicité. Ce faisant, cela me permet aussi de mieux l’articuler. J’espère qu’il résonnera avec vous et saura se frayer un chemin jusqu’à votre conscience.
S’il vous est difficile de le comprendre, demandez à votre sagesse intérieure de vous le représenter avec vos propres mots. Demandez d’en faire l’expérience. Cela deviendra alors une sagesse pour vous.
Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent.
Salutations à tous
Simon Leclerc
… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle
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Écrit le 16 octobre 2018, par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com)
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