Un vagabond joyeux avait pour passion la sagesse et il passait de village en village avec sa charrette pour aider les gens à trouver le bonheur.
Il le fit généreusement pendant des années usant souvent jusqu’à son dernier sou.
Parfois, des personnes très généreuses l’accueillaient pour un temps. Pour remplir sa bourse et payer quelques péages de ponts et impôts, il enseignait à de riches marchands comment développer encore mieux leur travail et s’enrichir puis repartait pour aider de son mieux ceux qu’il rencontrait.
Un jour, fatigué par ce long voyage, il arriva dans un village très particulier.
“Ici, c’est chacun pour soi”, lui dit un vieillard “car depuis la disette, le Roi a donné l’ordre de ne faire pousser qu’un seul légume par jardin et de partager équitablement, mais personne n’y arrive !”.
Le sage réunit les gens sur la place et écouta alors les doléances des villageois qui n’arrivaient pas à échanger équitablement.
Une pauvre femme toute maigre, lui expliqua qu’elle cultivait le persil et que personne ne voulait lui échanger d’autres légumes à cause du volume nécessaire pour le même poids. Il n’y a pas d’épluchure dans le persil, mais personne n’en tenait compte…
Un autre homme fit la même réflexion avec les épinards qu’il aurait volontiers échangé contre des carottes.
Une autre dit que le Diable était la cause de leur problème.
Alors, il eut une idée lumineuse : il demanda aux villageois d’apporter le plus grand chaudron qu’ils trouvaient, de le remplir d’eau et la mettre à bouillir sur un bon feu sur la place publique.
Chacun apportant équitablement du bois et de l’eau.
Ensuite, il prit un seau en fer, et demanda à chacun, tour à tour, de le rapporter rempli à raz bord de ses légumes épluchés et coupés.
Et il versait le contenu dans le chaudron.
Les volumes semblables ainsi obtenus avaient des poids totalement différents mais les villageois trouvaient que c’était équitable.
Lorsque la soupe fût prête, il invita chacun à venir se servir abondamment. Les villageois n’avaient pas mangé aussi bon et copieux depuis des lustres.
Ils promirent de continuer ainsi. Le partage fut vraiment bienvenu.
A son tour, l’homme leur demanda une compensation pour cet enseignement afin de continuer son chemin, et comme il ne pouvait emporter de denrées périssables, il leur demanda d’apporter chacun une cruche de bon vin dans le tonneau qui était sur sa charrette.
“Je pourrai le vendre ou échanger au besoin’. Et il les remercia.
Les villageois très contents rentrèrent chez eux chercher les cruches et chacun pu voir le ballet des personnes allant verser le contenu dans le tonneau.
Le lendemain, avant de partir, le vagabond sage leur dit : “pour fêter mon départ et votre bonne entente, nous allons tous trinquer ensemble. Allez vite chercher vos verres”.
Chacun le fit avec plaisir et lui tendit son verre, mais tandis qu’il cherchait à servir le vin contenu dans le tonneau du don, seul un peu d’eau en sortit.
– “Comment cela est-il possible” ? Demanda le Sage.
Plusieurs villageois expliquèrent qu’ils avaient pensé que si chacun des autres versait du vin, ils pouvaient éviter de le faire et que le vagabond en aurait bien assez.
D’autres pensaient que la sagesse était un don de Dieu et ne devait pas être payée.
Un autre en haussant les épaules lui dit que l’enseignement était si commun qu’il y avait pensé depuis longtemps et donc qu’il n’avait rien à verser en échange.
Une personne pauvre expliqua avec humilité qu’elle avait remplit sa cruche d’eau et versé dans le tonneau pour donner ce qu’elle avait et faire comme les autres en pensant qu’un peu d’eau noyée au milieu de litres de bon vin ne ferait pas de différence.
D’autres, rentrées chez eux, avaient complètement oublié et étaient passé à d’autres occupations.
Les derniers, le ventre bien plein, n’avaient même pas entendu la demande et avaient fait une bonne sieste.
Ils s’attendaient tous à un sermon, mais le vagabond sage leur donna un bel enseignement de responsabilité :
‘Je suis entièrement responsable de cela car en entrant dans ce village, j’ai accepté d’ajuster ma fréquence sur la peur du manque et par résonance, j’ai attiré ce manque. Je vous remercie pour la leçon.
Ceci m’aide à comprendre quels sont mes vrais choix de valeur et comment je dois réajuster.
Je choisis donc de m’élever au niveau de la valeur du tonneau plein et repars vers de nouveaux lieux qui correspondent à ce choix.
Je vais désormais rencontrer des personnes qui en comprennent la valeur et sont prêtes à la gratifier dans le partage, comme cette bonne soupe qui demande peu à chacun et devient un merveilleux repas.
Certains villageois apprécièrent cette nouvelle leçon et lui offrirent leur meilleur vin en abondance.
Le tonneau fut vite rempli avec joie et remerciements.
A partir de ce jour-là, le vagabond remercia chaque jour pour cette belle leçon et pour le tonneau constamment plein de bon vin partout où il allait.
Conte philosophique de Joéliah©/
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Il suffit parfois de reconnaitre ses qualités et de les développer pour changer sa vie et celle des autres.
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