L'avocat de la sagesse.
Un jour, deux frères reçurent de leur grand mère, spécialiste en botanique qui voyageait dans le monde entier, deux noyaux d’avocat très précieux.
Ces graines étaient censées devenir des arbres très vigoureux et productifs.
Elle leur conseilla d’en prendre bien soin et qu’elle récompenserait généreusement celui qui aurait le plus bel avocatier.
L’un aimait beaucoup la nature et écouta sagement les conseils de sa Grand-Mère, mais l’autre qui savait toujours tout mieux que les autres, n’écouta pas et pensait déjà à l’argent qu’il allait pouvoir dépenser.
Quelques années plus tard, elle alla chez le premier et lui demanda de lui montrer où en était la pousse de l’arbre.
Dans un pot, une belle plante avait poussé, solide et en pleine santé.
Il lui dit : Regarde Mamie, j’ai bien écouté les conseils que tu as donnés, arrosé comme tu as dit et je lui ai parlé tous les jours.
Ils allèrent ensemble chez le deuxième, qui ne put lui montrer qu’un pot vide.
Très en colère, il dit : je ne comprends pas, ce n’est pas juste ! J’ai planté le noyau dans un pot, multiplié soins et préventions, je l’ai entouré des plus grandes attentions et rien n’est sorti de terre. Et pourtant, chaque jour, j’ai sorti bien sorti le noyau, je l’ai nettoyé pour qu’il soit propre et je l’ai remis dans de la bonne terre, mais rien n’y a fait, il a pourri.
Je suis sûr que tu m’as donné un mauvais noyau.
– Pauvre de toi, ajouta la Grand-Mère, ton orgueil et ta méconnaissance de la nature t’ont voilé les yeux de la sagesse. Tu pensais trop bien faire pour avoir la récompense et de ce fait, tu as oublié de comprendre et de respecter le cycle de la vie.
Elle se tourna vers le premier frère et lui dit : Je recherchai quelqu’un pour prendre ma succession et l’ai trouvé et je te lègue toutes ma collection.
Le deuxième haussa les épaules, en disant ‘c’est ça la récompense ? Et ajouta, ‘je suis content de ne pas l’avoir’.
Et il les congédia.
La collection léguée par la grand-mère valait des millions. Presque toutes les plantes étaient rares et elle forma son petit-fils à leur entretien.
Quelques années plus tard, il ouvrit un musée naturel, vendit des boutures très recherchées et devint un homme riche et très respecté dans le milieu botanique.
Le juge avait écouté l”avocat, sagement.
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